Les élections générales sud-africaines de 2014 se sont déroulées le et ont été marquées par la cinquième victoire consécutive du Congrès national africain (ANC) mais aussi par une nette progression de l'Alliance démocratique (DA) et l'émergence des Economic Freedom Fighters (EFF - combattants pour la liberté économique) de Julius Malema.
Avec un taux de participation de 73 %, le Congrès national africain (ANC) remporte nettement, pour la cinquième fois, les élections générales avec 62,15 % des voix mais réalise cependant la plus mauvaise performance électorale de son histoire, alors que le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, dans laquelle s'est fondue le parti des Démocrates indépendants de Patricia de Lille, progresse et réalise également son meilleur score électoral (22,23 % en hausse de 5 points). Le score électoral de l'ANC est notamment affecté par l'émergence des Combattants pour la liberté économique (6,35 %), un jeune parti radical dirigé par Julius Malema, l'ancien président de la Ligue jeunesse de l'ANC, qui propose de nationaliser les principaux moyens de productions et de procéder à la redistribution des richesses, notamment des terres, sans compensation financière des actuels détenteurs ou propriétaires.
Le Congrès du Peuple, qui avait émergé lors des élections précédentes de 2009, s'effondre, miné par les dissensions internes et incapable de proposer un programme alternatif cohérent à l'ANC. Le nouveau parti Agang (Construire en langue sotho), d’obédience libérale, n'effectue pas la percée attendue dans l'électorat noir urbanisé et n'obtient que deux sièges au parlement. Sa fondatrice, Mamphela Ramphele, veuve de Steve Biko et ancienne directrice générale de la Banque mondiale, avait d'abord été désignée comme candidate de l'opposition sud-africaine au terme d'un rapprochement entre Agang et l'Alliance démocratique mais le partenariat entre les deux formations avait cédé à la suite du refus des membres d'Agang et de sa dirigeante d'intégrer le parti d'Helen Zille[1].
Le Front de la liberté améliore légèrement son score en voix sans être affecté par le Front nasionaale/national front, une énième émanation de l'extrême-droite blanche identitaire qui ne parvint à présenter des candidats que dans le Gauteng.
Le nouveau succès de l'ANC intervient quelques mois après la mort de Nelson Mandela, dans un pays où la pauvreté et les inégalités augmentent, où la corruption est endémique au niveau local, où le chômage dépasse les 50 % chez les jeunes noirs et où des émeutes éclatent régulièrement[2]. Malgré les critiques et les scandales qui touchent ses dirigeants à commencer par Jacob Zuma, l'ANC reste de loin le premier parti du pays notamment parce qu'il est le seul à avoir pu réaliser un complet maillage électoral du pays, disposant de militants jusque dans les bourgades les plus reculées. Cette solide organisation territoriale lui permet d'exercer alors un contrôle social et politique basé sur un clientélisme dans les populations les moins favorisés, transformés en « bétail électoral » selon les termes de Desmond Tutu[2]. S'il a promis de créer des millions d'emplois, l'ANC et son allié du Parti communiste sud-africain (SACP) ont aussi beaucoup invoqué durant la campagne les figures de Nelson Mandela et de Chris Hani, icônes vénérées de la lutte contre l'apartheid.
En face, l'opposition est fragmentée. Sa principale formation, l'Alliance démocratique (DA), encore considéré comme un parti de blancs, peine à constituer une alternative crédible pour la population noire[2] alors que les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema parviennent, lors de cette élection de 2014, à être le réceptacle de la colère qui sourde chez les électeurs déçus de l'ANC[2]. Ils ne sont encore considérés que comme une nouvelle dissidence de l'ANC qui intervient après celle du Congrès du Peuple, victime de ses dissensions internes[2].
Le Conseil national des Provinces (NCOP) est composé de 90 membres élus par les 9 assemblées législatives provinciales, à raison de 10 membres par province en respectant la représentation proportionnelle des partis dans chacune de ces législatures. Chaque délégation provinciale se compose de six délégués permanents, nommés pour un mandat, et de quatre délégués spéciaux dont le premier ministre de la province.